Poireaux, en vert et contre tout

Nom de code : Poirsouille Junior Team ; Petit Poireau deviendra grand.

C’était le grand événement de ce début de mois de septembre. Le projet un peu fou fomenté par Xavier : faire découvrir l’autre côté de la piste à des novices. Et pour bien commencer, il a embarqué dans cette aventure un mécano et une Team Manager. On va dire qu’il pouvait nous avoir sous la main facilement. Voici pour le contexte, il est temps d’entendre la suite de l’histoire.

 

*Dun. Dun.* (oui, en imaginant très fort on peut entendre le son du générique de New York Unité Spéciale et le fameux « voici leur histoire »…)

 

Ce week-end était donc un week-end placé sous le signe de la Poirsouille Endurance Team. Tout d’abord parce que la journée du vendredi a été consacrée à la continuité du développement du Panneau, un de nos projets « Do It Yourself » qui commence à vraiment ressembler à quelque chose, mais nous en reparlerons prochainement.

Installation des pilotes en cours…

Ensuite, donc, parce que c’était l’occasion de dévoiler la Junior Team et de la lâcher sur piste. La piste, ça a commencé pour moi par la location d’une tenue appropriée. Même si ça fait presque dix ans que je roule à moto (enfin, que je suis derrière un guidon d’une cylindrée au moins équivalente à 125cc), je ne suis pas équipée pour la piste. Pas de problème pour autant : il nous a suffi de programmer un rendez-vous avec Vide-Moto pour transformer la routarde en future pistarde. Combinaison, gants, dorsale et bottes. Aurélie a pris le temps de longs essayages pour trouver une tenue qui m’aille et ça, c’était vraiment chouette de sa part, puisqu’en même temps, elle préparait le salon « Bécane Attitude » de Cagnes-sur-Mer.

Laurie dans son habit de lumière
Tracé du circuit de Saucisse-sur-Brignoles

La première fois qu’on enfile une combi, c’est quand même quelque chose. D’abord, ça pèse un peu plus qu’une tenue plus « routière ». Ensuite, ce n’est pas vraiment fait pour se tenir au garde-à-vous. Et ça tient chaud ! C’est un peu déroutant, d’autant plus que ça rend vraiment très concret l’événement du lendemain. Cette fois-ci, c’est désormais impossible de faire machine arrière. Pourtant, c’est moins du stress que je ressens. Enfin, on va dire du bon stress. Parce que j’ai finalement bien hâte d’y être, sur piste !

 

La tenue louée, le Petit Pois réglé, le camion chargé et Brice arrivé, c’est le moment de parler un peu du circuit de Brignoles où nous allons rouler grâce à la Race Experience School. Petite analyse du tracé… et oh, découverte d’un circuit avec des épingles. Là, on commence à se dire que c’est vraiment concret… Et probablement qu’on est un peu malade de se lancer là-dedans sans avoir d’expérience.

 

Brignoles étant à une heure de route de notre logement, le réveil du samedi fut du genre matinal. Sur le parking du circuit, quelques irréductibles étaient déjà là, dont Romain, lui aussi venu user la gomme de sa CBR 125. Il est huit heures et nous avons devant nous une bonne heure pour nous installer, nous préparer nous et aussi nos bécanes — parce qu’il faut que les pneus chauffent.

Pour 2 motos : 4 bons pneus, cuire à l’étouffée sous couverture à 80°C, servir chaud

C’est à moi que revient l’honneur de m’élancer la première sur le Petit Pois, Seb sera sur la Super Carotte et Romain sur sa bécane. Bon, il faut l’avouer, je n’en menais pas large. Je n’avais jamais roulé sur piste ni avec le Petit Pois, dont la position des demi-guidons est loin de ma position de conduite sur la Gladius. Mais quand faut y aller, ben on y va. Je pars donc en mode découverte. Bon, je me fais pourrir par absolument tout le monde, mais c’était totalement prévu (l’inverse aurait probablement été des plus surprenants). Le truc, c’est que je n’arrive pas à trouver de position confortable. Je n’ai absolument aucune notion du temps qui passe, mais surtout, j’ai vite les poignets en feu, ce qui est assez inconfortable et gêne encore plus à la conduite. Fin de la première session, je n’en mène pas large : certes, c’est amusant, mais je sais très bien que j’ai été mauvaise. À peine le temps de poser la moto et de retirer casques et gants que j’ai droit à un mini-débrief au téléphone avec Xavier. Romain y va aussi de ses conseils. Et moi, ben, moi, je ne me laisse pas abattre. Après tout, j’ai bien vu que je tenais sur mes roues.

Concentration et crispation… ça va venir !

Comme c’est le tour des Kartings, puis de Brice, j’ai du temps pour souffler, boire et grignoter une barre de céréales — et aussi de faire une pause pipi juste avant que les w.c. ne soient condamnés — avant d’y retourner. Aucune amélioration notable sur cette session. À un moment donné, toujours gênée au niveau des poignets, je sors faire une courte pause. Cette fois-ci, c’est Brice qui vient me conseiller : je suis trop « verrouillée » au niveau des bras, il faut que je me recule un peu sur la selle et… tout simplement que je sois moins en appuis sur les bras. Je me recule donc avant de repartir… pour deux tours seulement avant la fin de session. Mais c’est suffisant pour voir un semblant de différence. Je comprends aussi qu’un des points qui me gêne est la tendance à vouloir me redresser — un réflexe par rapport à ma position sur la Gladius, encore une fois.

Brice reprendra le guidon pour la dernière session du matin, bien plus à l’aise que moi — il se permet même de faire des sauts de cabri dans les bacs à graviers. Quel manque de retenue …

Brice, sa moto et son balai

Xavier nous rejoint donc pour le repas, dernier débrief de la matinée. Et puis, à 14 h, on prend les mêmes et on recommence. Ou presque, car Seb laissera le guidon à Xavier pour l’après-midi. J’essaye de mettre en application les conseils de tout le monde, et surtout de lutter contre ce fichu réflexe d’essayer de me redresser. Il y a une petite amélioration, mais clairement, si j’ai des origines italiennes, je n’ai absolument rien d’une Rossi. Le plus agaçant, c’est de savoir qu’on peut faire mieux, mais ne pas y arriver. C’est aussi relativement perturbant de démarrer la piste en étant parmi 19 pistards et pistardes plus expérimentés que soi. Je n’ai donc pas fait de miracles l’après-midi non plus, mais je n’ai pas lâché. Pour la dernière session, j’avoue avoir hésité à reprendre le guidon : la fatigue se faisait sentir. Mais j’y suis allée en me disant que si au bout d’un moment je ne le sentais plus, je sortirais.

Au final, pour la dernière session, nous n’étions plus que quatre. Je ne suis pas sûre d’avoir fait beaucoup mieux, mais il n’y avait plus trop l’impression d’être une chicane mobile. Au bout d’un moment, à cause de la fatigue, j’ai fait signe que je sortais… Et au final, il ne restait que quelques minutes avant la fin de la session. Après une petite pause, il a bien fallu ranger et rentrer, puis débriefer autour du traditionnel fastfood — c’est même Xavier qui l’a dit.

 

Je suis donc repartie du circuit avec la satisfaction d’avoir tenu la journée et toutes les sessions. Mais aussi l’insatisfaction de ne pas avoir « bien » roulé, malgré les conseils que l’on m’a prodigués tout au long de la journée. Mais je ne suis pas découragée pour autant. Parce que j’ai très envie de revenir user de la gomme sur piste, de m’amuser encore plus sans être une chicane mobile pour les autres. En gros, j’ai envie d’apprendre quelque chose de nouveau et ça s’appelle : rouler sur piste. Même si je vais devoir bosser beaucoup : il me faut perdre mes « mauvaises » habitudes et arriver à me détendre. L’aisance viendra très probablement avec la pratique.

Le pari est donc réussi pour la Poirsouille : on peut entraîner vraiment n’importe qui sur une piste. Tout le monde peut rouler et s’amuser. La preuve, j’étais une grosse flippette en arrivant sur la piste ! La prochaine fois, je saurai à quoi m’attendre et je connaîtrai un tout petit peu le déroulé de la journée, mais aussi la moto. Parce que j’espère bien qu’il y aura une prochaine fois. Je suis bien décidée à continuer avec la Junior Team.

 

En attendant, je vais continuer à rouler « normalement » et aider le Team sur nos autres projets. Mais surtout, je vais en profiter pour quelques remerciements mérités : Aurélie de Vide-Moto, sans elle j’aurais probablement eu du mal à trouver de l’équipement pour le jour J, la Race Expérience School qui a organisé cette journée roulage, Xavier et Sébastien qui m’ont poussée à essayer la piste et m’ont gentiment prêté le Petit Pois, Brice qui s’est bien foutu de ma gueule, Romain pour ses conseils, même si je n’ai pas réussi à les appliquer, mais aussi Cindy, Steph et Rodolphe qui sont venus nous voir et prendre quelques photos bien sympathiques.

 

Et vous, vous testez quand la piste ?

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